Nyaba Ouedraogo appartient à une nouvelle génération de photographes africain qui questionnent les enjeux et les conditions de vie de ses contemporains au confluent de l'Afrique. Né en 1978 au Burkina Faso, fort d'une double culture, d'un entre-deux, il vit entre Ouagadougou et Paris depuis plusieurs années. Ses images interrogent l'ère politique, économique, sociologique et écologique : il sillonne le Ghana à l'affût des collecteurs de cuivre des e. déchets, les casseurs de pierre d'une carrière au Burkina Faso, les transporteurs de décharges publiques en Côte d'Ivoire. Dans l'enfer du cuivre, Nyaba retrace avec véracité l'exploitation d'une jeunesse en quête de travail exposée à des intoxications chimiques. Les hommes et les femmes de son univers aux prises avec les forces éléments.
Poussant plus loin les limites de son art, ses travaux révèlent une teneur mythologique où les hommes et les femmes sont aux prises avec les forces naturelles comme le feu, la terre, la forêt tropicale, sujets vivants qui façonnent la composition de ses récits. La métaphore de l'eau prend toute sa mesure dans les phantoms of Congo river, le photographe s'inspire du roman culte « Au cœur des ténèbres » de Joseph Conrad pour raviver les esprits du fleuve propices aux croyances, aux mythes, aux rituels et partage le quotidien des riverains.
Comme il aime le dire « je suis un griot ) comme pour dire il ne fais que raconter des histoires dans une Afrique en mutation a travers les religions animistes qui renferme le cultuelle et le culturelle .
Enfin, « Le visible et l'invisible » série réalisée à Ouagadougou en 2020 marque une nouvelle esthétique, Nyaba réinterprète la perception du masque dans l'inconscient collectif. Son regard détourne le pouvoir de l'esprit et les codes du corps, matière picturale et baptême de la couleur. Ultime signe de dialogue, de transformation, le masque réuni des identités et des forces en perpétuel mouvement dans une confrontation artistique du passé et du présent.
Nyaba a reçu plusieurs prix dont celui de L’union européenne aux 9èmeRencontres de la photographie de Bamako (2011). Il est également finaliste du prix Pictet 2010 pour lequel il est nommé à nouveau en 2015. Il est lauréat des Résidences Photoquai en 2013.Il reçoit le Soutien à la création du Musée Dapper en 2012, le Soutien à la création de l’Institut français à Paris 2014, réalise une résidence au Musée du quai Branly-Jacques Chirac.