A l'occasion de l'inauguration de son nouvel espace à Bruxelles, la galerie CHRISTOPHE PERSON présente une exposition individuelle de l'artiste marocaine Ghizlane Sahli.

 

Depuis ses débuts, l'artiste marocaine transforme la matière pour aborder la question de la nature, de son observation et de sa préservation. En 2024, elle réaffirme so engagement éthique et esthétique sur la nécessité d'un retour aux sources à travers une exploration de la flore et du cycle féminin.

 

Des matières organiques qui semblent avoir poussé, mûri, grandi en profusion, traversant les barrières physiques qui leur auraient été imposées, qui auraient tenté de les contenir : l’œuvre de Ghizlane Sahli s’étend dans un foisonnement de substances – naturelles, synthétiques, hybrides – qui évoque la vie des cellules, des corps, des grands fonds marins, mais aussi les composantes chimiques qui les habitent, les plastiques qu’ils

contiennent aujourd’hui. Son travail s’inscrit ainsi dans cette ambiguïté entre l’animé et l’inerte, entre le brut et le transformé, entre le vivant et le disparu, se liant les uns aux autres et essaimant dans de nouvelles formes terrestres et marines.

 

Elle signe à l’automne 2023 une série d’œuvres d’un rouge sang – « sacré », commente l’artiste elle-même – au sein desquelles les alvéoles rappellent tout autant les coraux et les algues, que les corps, leurs chairs, leurs mouvements continus, leurs étendues parfois cycliques. « Nous sommes nous-mêmes mer, sable, coraux, algues, plages,

marées, nageuses, enfants, vagues… mers et mères », nous disent l’écrivaine Hélène Cixous et la philosophe Catherine Clément. Nous sommes nous-même eau, flux, pores, mais aussi viscosité, corps, résistances et l’œuvre de Sahli nous accompagne dans ces ressentis complémentaire.

 

« Je veux parler d'humanité, d'universalité et d'amour. Je veux parler de jardins toujours verts, d'un Eden, d'une sorte de paradis. Les fleurs me semblent de plus en plus essentielles aujourd'hui. Au-delà du banal, elles ne sont plus banales. J'ai envie de le faire savoir. »

Du sang rouge du corps, Ghizlane Sahli est passée au sang de la nature. Pour elle, le vert est une couleur essentielle, la couleur de l'origine, mais aussi le symbole d'un principe de transformation, à l'image des cycles féminins. Le mystère de ce qui s'enracine dans la terre, de ce qui pousse et se déploie, sont autant de phénomènes qui fascinent Ghizlane Sahli.